Kfar Nahum
Impossible de fermer l'oeil cette nuit, ce n'est pas simple lorsque vous entendez des voix inhumaines à vos portes. Et que vous entendez vos amis -
je les considère en tant que tels de manière provisoire - se ruer sur les chantiers, de nuit. Ils ont découvert une vingtaine de plans en tous genres. Mais quelle idée de regarder la faisabilité des projets à une heure si tardive, à la lumière de lampes torches ?
Enfin, la lumière du jour et nous voici revenus à nos préoccupations quotidiennes. La banque semble déborder, c'est le moment où jamais pour l'infiltrer.
Pas de tronçonneuse en vue, malheureusement. Peut-être que dans un coffre ou dans une salle du sous-sol, je trouverai mon bonheur.
À voir.Peu après les évènements nocturnes, impliquant plusieurs des nôtres, je me mis à fouiller, grattant le sol encore et encore, pour essayer de trouver de quoi survivre dans ce monde déchiré et au silence glacial. Un comble pour ce désert où je vois rôder des êtres infectés - si on peut encore les appeler comme cela. Je me fais discret.
Je me sens bien, loin de ce village où l'on pleure déjà cinq morts. Nous n'avons pas encore pu ramener toutes les dépouilles, ou du moins les identifier après ce que la malédiction a pu leur causer. Heureusement que la peur de la mort nous rend plus forts,
enfin, je le crois, plus ou moins.
Bien que perdu dans mes pensées à plusieurs kilomètres de la ville, je suis troublé par de puissants bruits qui émanent du hameau.
Quelle signification ont ces sons métalliques ? Quelle est cette agitation qui trouble le silence religieux des maîtres des dunes ?
Mon retour tardif, bien après la tombée de la nuit n'est même pas remarqué par mes camarades, bien trop occupés à embellir les nouvelles habitations qu'ils ont dû construire aujourd'hui.
Que d'efforts pour pas grand chose ! Alors que nous nous devons de renforcer ce mur sans cesse attaqué et à l'allure de plus en plus fragile.
J'apprends par mon voisin de palier qu'une grosse dispute a éclaté dans l'après-midi. Des chantiers ont été terminés à l'heure de la sieste, alors que personne ne voulait les voir finis.
Le malaise ambiant explique peut-être l'absence de dîner ce soir, à moins que ce ne soit le manque de nourriture et de cuisinier digne de ce nom.