Après la tempête le beau temps
Je me calfeutre dans ma tente, une certaine frayeur s'empare de moi.
Je sais qu'ils vont arriver, je sais qu'ils vont rentrer, je sais que nous allons y passer...
A la dernière minute, j'enlève mes piquets de tente et la démonte : le tissu épais, éparpillé à terre, donne l'impression d'une tente abandonnée. Je me renferme dedans après avoir jeté mes vêtements sur la tente voisine...
Les macchabées entament déjà nos défenses, j'entends quelques cloisons faillir, la chair de poule m'envahit, je les entends se rapprocher de nous...
Soudain, je suis terrorisé. Les cris d'Aelana et d'Ange, ajoutés à ceux des putrides affamés, m'ont pétrifié. Je panique sous ma toile de tente sans pour autant oser bouger ne serait-ce que le moindre petit doigt. Une sueur froide sort de tous les pores de ma chair, je suis trempé, je me les gèle...
BOUM !!Une chose vient de me tomber dessus. Je n'ose imaginer ce que ça peut bien être, ou pire encore... qui ça peut bien être. Sorti de ma paralysie par ce choc, je tente de rouler tant bien que mal pour ne pas suffoquer sous le poids qui m'écrasait...
A peine ai-je fait deux tours sur moi-même que je heurte un nouvel obstacle.
Mes esprits me revenant, la panique s’atténuant mais la peur restant toujours présente, je me mets sur mon coté droit, pose la main gauche derrière ma tête pour la protéger au mieux, et créer ainsi mon espace vital pour respirer.
De nouveaux des hurlements de douleurs surgissent à travers les gémissements des zombies et je sens la chose sur mon dos bouger. Ma peur ne fait qu'augmenter et je sens un liquide chaud qui me réchauffe à la taille, je tente de me mettre en boule pour ne pas offrir de prise à mes ennemis. Je prie déjà en silence pour les morts que je vais rejoindre sous peu, ce n'est qu'une question minutes. Je me sens bousculé, poussé, mais sans effort. Chaque seconde qui passe me parait durer des heures... des larmes surgissent de mes yeux, je commence à accepter la venue de la faucheuse, je vais mourir, je le sens...
On me bouge, on me traine, la peur que je croyais disparue me frappe de plein fouet. Sorti des décombres par mes ennemis, je me débats dans tous les sens. Réussissant à faire lâcher prise à mes ennemis, je roule sur moi-même le plus vite possible.
HHAAAAA ! Siegfried ! il y a truc qui bouge là dedans !De mutltitudes de questions me viennent tout de suite à l'esprit :"Comment est-ce possible? C'est Snapblue ? Et Siegdried, il est vivant? Ils sont dehors ? Mais ils vont mourir !!"
Je tends l'oreille, j'entends des pas courir vers ma direction et rien d'autre... rien d'autre... RIEN D'AUTRE ???? mais alors ? les zombies seraient-ils partis ?"
Un espoir m'envahit!
Je cherche frénétiquement la fermeture de ma tente, je remue dans tous les sens, et soudain un coup de pelle m'assaille.
-Parle ou tu crèves !
-Siegfried ?
-Para? c'est toi ? Tu nous as fait flipper couillon!
-Ouvrez-moi s'il vous plait, je trouve pas la fermeture.Siegfried dépose sa pelle et cherche l'ouverture de ma tente.
A peine m'a-t-il ouvert l'ouverture qu'il se recule, une odeur goulesque sortant de ma tente.
-Ha merci Sieg, merci!
-Ouai enfin reste à distance, tu pues à 10 km !Je souris, je ne vois qu'une chose et ne constate qu'une chose : je suis en vie.
Mais ma joie n'est que de courte durée. La réalité me rattrape trop vite à mon gout et je peux voir de ma position les dégâts causés par les zombies...
Plus une tente, plus un taudis, plus une seule baraque, mais surtout, une dizaine de mort... Seule la dépouille d'Eternity est intacte : il était déjà mort avant l'arrivée des zombies. Il devait avoir trop peur pour affronter ces zombies sous sa tente et a ingurgité du cyanure. Du moins, c'est ce que Siegfried m'a rapporté.
Parmi ceux qui nous ont courageusement quittés, une seule dépouille put être identifiée, celle d'Aelana. Elle n'aurait pas été enceinte qu'on aurait pu la prendre pour n'importe quel autre mort.
Siegfried ayant parlé de ma puanteur aux autres, ils m'ont bricolé une douche pour me séparer de cette odeur nauséabonde qui me suit.
Je vais prendre ma première douche depuis... depuis... enfin ça fait un bail que je n'en ai pas prise et c'est avec plaisir que je m'y dirige. L'eau est froide, mais au moins, j'ai la sensation de devenir propre. Je me frotte du mieux possible avec un petit caillou lisse tout le corps puis me rince une dernière fois.
Sapro me ramène des vêtements qui n'ont pas trop d'odeur que j'enfile sans me poser de question.
Je nous compte encore 18 avec la goule.
Justement la goule, elle allait se faire un gros gueuleton avec tous ces morts, mais au premier corps, elle a trop vite mangée et s'est nouée l'estomac. Elle ne peut plus rien avaler et reste allongée.
Par contre, quand elle voit la douche, elle retrouve toute son énergie pour nous échapper des mains. Gandalf et moi souhaitons qu'elle prenne une douche, elle pue encore plus que moi au sortir de ma tente, mais on a beau la tenir fermement, la peur de la douche lui procure une force surgoulesque qui nous enlève tout espoir de la laver. Enfin soit, passons.
J'ai du mal à sourire... j'aimerais dire que je suis heureux d’être encore en vie avec les dix-sept autres, mais la tristesse des dix compagnons perdus à jamais prend le dessus.
Pour oublier, je me lance dans des calculs d’apothicaire pour savoir ce que nous pourrions construire. Certains chantiers sont quasiment finis, je m'y attèle donc pour ne plus en parler. Je pense que je vais proposer les champs de mines à eau qui ne demandent plus énormément d'énergie pour les finir, et ensuite, on mettra nos souches à la décharge, c'est ce qui me parait le plus rentable selon moi.
Une fois le "plan de chantier" établi, je lance un jeu pour le fun. Le but est de tirer 4 petits papiers dans une boite où tous ceux parmi nous encore vivants sont représentés. Selon le tirage ça donne des points et ça fait gagner. La récompense : galérer à monter un aquasplash. Mon nom n'est meme pas sorti une fois alors que d'autres ont été tirés par 4 mains différentes.
Caps, le grand vainqueur, a bien vu ma déception. Il m'offre donc son aquasplash, ce qui me met du baume au cœur. Comme un enfant je prends le jouet et après avoir réfléchi une bonne demi-heure dans la banque avec tous les objets qui s'y trouvent, je finis par le monter brillamment.
Puis la réalité me rattrape, j'entends déjà la marche zombiesque dans ma tête arriver.
Pour oublier, je gobe quelques pilules bicolore qui me donnent une pêche d'enfer et lance des souches à n'en plus finir dans la décharge.
Je suis drogué à plein tube, j'ai cru voir Snapblue se réfugier chez Kilounette. Je dois nager en plein délire...
Tiens, il y a des nouveaux ici ?Je vois pleins de nouvelles tetes, elles sont innombrables, ils doivent venir nous aider. Nous serons sauvés.